Quand je vais au jardin
-Soir ou matin, qu’importe-
Je pose mes soucis
Sur eux je clos ma porte
Et pars, sans but précis,
Mon sécateur en main;
Je vais droit à mon chien
Qui toujours me fait fête
Et qui, pour des caresses,
M’offre sa fine tête
Aux poules qui se pressent
Je jette quelques grains.
Puis je musarde un peu:
Je sens le serpolet,
J’allège la ramure,
De ses fruits déjà mûrs,
Je balaie les allées,
Car, pour moi, tout est jeu.
Et je songe au repas.
Je prends une aubergine.
Quelques haricots verts,
Des prunes pour le dessert.
J’enlève une sucrine
Et rentre de ce pas.
En passant près des fleurs
Je souris à chacune
Toutes étant fort belles.
Toutes faisant ma joie.
J’en cueille quelques-unes
Et je rentre avec elles
En serrant mon bonheur
Et le calme à la fois.
Décembre 67