Je possède une tirelire
Que je m’efforce de remplir
Mais n’étant pas riche du tout
J’y mets surtout des petits sous.
Vous y trouverez donc : de ces blondes épines
A peine visibles étant si fines… fines ;
Une égratignure, laissant à peine trace,
Tant il est des choses que le temps vite efface ;
Un fil, bien fin pourtant sur lequel je trébuche
Car il en faut si peu pour me faire une embûche
Vous y verrez encore;
La nuit où mon esprit aspire à la lumière,
Le vacarme incessant procuré par mes fers,
La soif que je n’arrive pas à assouvir,
Le travail épuisant que je ne puis finir
Et tous les ennuis que je traîne
Et tous les revers qui me peinent
Voilà. C’est ce que j’y dépose
En vérité bien peu de chose.
Mais quand au jour fixé la boîte s’ouvrira
Par la grâce de Dieu il s’en échappera
Non des déchets obscurs, informes, sans valeur
Mais un rayonnement fait de Vie, de Bonheur
Et d’Amour…
O Jésus, mon Magicien suprême,
A genoux laissez-moi vous dire « Je vous aime »
Et que mon coeur dans le vôtre à jamais enfoui
Y chante mon amour pour un éternel « oui »
Janvier 69